Franchir les frontières spatiales et culturelles en Nouvelle-Calédonie ? - Etudes océaniennes en France Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Territoires contemporains Année : 2023

Crossing spatial and cultural boundaries in New Caledonia?

Franchir les frontières spatiales et culturelles en Nouvelle-Calédonie ?

Hervé Marchal

Résumé

In New Caledonia, it is difficult to deny the existence and the scope of the cultural groups with which the majority of individuals identify. The persistence of cultural boundaries is due to the colonial history with its set of dramas that gave rise to a particularly advanced social stratification. Despite the rapprochement that may have taken place in the difficult conditions of life in the bush, the demand for independence and Kanak cultural recognition from the 1970s onwards led to a political bipartition that has since structured relations between groups. Nevertheless, New Caledonia is recognized as a laboratory for a process of access to independence that respects historical legitimacies and that is able to integrate the colonial heritage into a peaceful society. The challenge is to overcome the political bipartition regardless of the destiny that will be chosen: with or without France. The recognition of historical legitimacies presupposes the recognition of the identities in presence. Are those identities and the community gatherings that support them necessarily opposed to "national" unity? On the contrary, does Caledonian unity not depend on a national imaginary that makes cultural borders like a point of support and a point of overcoming the various existing cleavages in order to establish the bases of a common morality? It is to these questions that this article seeks to respond.
En Nouvelle-Calédonie, on peut difficilement nier l’existence et la portée des groupes culturels auxquels la majeure partie des individus s’identifie. La persistance des frontières culturelles tient à l’histoire coloniale avec son lot de drames ayant donné naissance à une stratification sociale particulièrement poussée. Malgré les rapprochements qui ont pu s’opérer dans les conditions difficiles de la vie en Brousse, la revendication d’indépendance et de reconnaissance culturelle kanak à partir des années 1970 a conduit à une bipartition politique qui structure depuis les rapports entre groupes. Cela étant, la Nouvelle-Calédonie est reconnue comme un laboratoire d’un processus d’accès à l’indépendance respectueux des légitimés historiques et capable d’intégrer l’héritage colonial dans une société pacifiée. Le pari repose sur un dépassement de la bipartition politique quel que soit le destin qui sera choisi : avec ou sans la France. La reconnaissance des légitimités historiques suppose celle des identités en présence. Ces identités et les phénomènes de regroupements communautaires qui les soutiennent s’opposent-ils nécessairement à l’unité « nationale » ? L’unité calédonienne ne repose-t-elle pas au contraire sur un imaginaire national qui fait des frontières culturelles un point d’appui et un point de dépassement des différents clivages existants pour établir les bases d’une morale commune ? C’est à ces questions que cet article entend répondre.
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  • HAL Id : halshs-04094079 , version 1

Citer

Benoît Carteron, Hervé Marchal. Franchir les frontières spatiales et culturelles en Nouvelle-Calédonie ?. Territoires contemporains, 2023, Espaces, territoires et identités : jeux d’acteurs et manières d’habiter, 19. ⟨halshs-04094079⟩
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