Le sol est une ressource non renouvelable particulièrement sensible aux agressions anthropiques telles que les contaminations chimiques. Ces contaminations modulent les propriétés bio-physico-chimiques des sols, qui peuvent être évaluées par la mesure d’activités enzymatiques. En effet, les enzymes, qui sont impliquées dans de nombreux processus du sol : respiration, cycles biogéochimiques des éléments essentiels (C, N, P, S), transformation des contaminants…, constituent des bioindicateurs reconnus et utilisés depuis de nombreuses années pour évaluer le fonctionnement du sol. Cependant, dans un contexte de contraintes multiples (usage des sols, couverture végétale…), l’interprétation des résultats obtenus reste difficile. L’objectif de notre approche est d’étudier la pertinence et la sensibilité de 13 activités enzymatiques du sol choisies comme indicateur d’impact des contaminations chimiques, tout en considérant le type d’occupation des sols. Parallèlement, plusieurs stratégies d’association des indicateurs ont été testées en utilisant différents indices disponibles. Des sols très contrastés en texture, localisation géographique et couverture végétale, mais également différents par leur contamination chimique ont été retenus et prélevés en quadruplicats. 13 activités enzymatiques, essentiellement de type hydrolase, ont été mesurées dans les 48h. Les résultats sont très contrastés selon les activités enzymatiques et les situations considérées, avec un fort impact de l’occupation du sol et de l’anthropisation sur la sensibilité des indicateurs. Nos résultats confirment la diversité des réponses des enzymes du sol sous différentes pressions anthropiques, et la possibilité d’utiliser ce compartiment fonctionnel très diversifié comme indicateur de fonctionnement du sol. Cependant, il reste nécessaire de disposer de plus grands jeux de données pour hiérarchiser l’impact des différentes contraintes et mieux quantifier l’impact des contaminants chimiques.