Le 13 septembre 2019, Florence Parly, ministre des Armées, exposait les enjeux liés à l'emploi de l'information comme vecteur de déstabilisation en captant l'attention et atteignant la perception des populations visées : « La guerre de demain, c'est aussi une guerre d'influence et de désinformation auprès des populations, qui joue avec nos perceptions : la bataille de l'opinion fait aujourd'hui rage. On assiste de plus en plus à des conflits d'images, des campagnes de propagande, des manipulations de faits et d'idées, savamment orchestrées sur les réseaux sociaux 1 ». Internet a modifié la temporalité du rapport à l'information qui s'inscrit désormais dans l'immédiateté et dans le libre accès à des sources souvent contradictoires, laissant les populations confrontées à la coexistence de « vérités multiples » et à des relectures de l'Histoire distinctes 2. L'immédiateté permet par exemple de suivre quasiment en temps réel certains conflits du point de vue des différents belligérants en présence. Elle se fait souvent au détriment de la réflexion et de la vérification 3 , tandis que le nombre de personnes ayant accès à ces informations ne cesse de croître. On appréhende donc aisément l'enjeu pour les États de capter l'attention des utilisateurs pour faire véhiculer des messages qui leurs sont favorables ou qui décrédibilisent leurs adversaires à des fins géopolitiques.