Profondeur d'extraction racinaire et signature isotopique de l'eau prélevée par les racines des couverts végétaux
Abstract
Nous cherchons à identifier la profondeur à laquelle l'eau est extraite par les racines dans les sols. En effet, à l'état isotopique stationnaire dans le réservoir d'eau foliaire, la transpiration introduit dans l'atmosphère une vapeur dont la signature isotopique est identique à celle de l'eau racinaire. Dans les modèles isotopiques de circulation générale atmosphérique, il est classiquement admis que la signature de la transpiration appartient à la droite des eaux météoriques. Ceci suppose que l'eau prélevée par les racines ait échappé à l'évaporation du sol et soit donc issue des couches profondes du sol. Lors d'une expérimentation réalisée sur des plants de maïs (Nemours, Seine-et-Marne), cette profondeur d'extraction a été déterminée à partir de la comparaison entre la signature de l'eau mesurée au niveau du premier entre-noeud des tiges des végétaux et le profil isotopique de l'eau dans le sol. Lorsque le flux de transpiration atteint une valeur maximale, la plante prélève de l'eau issue des précipitations, qui conserve son caractère non évaporatoire après s'être rapidement infiltrée dans les couches profondes du sol. Lors de cette expérience, ceci ne concerne que 55% de la vapeur d'eau émise par le couvert végétal, le restant présentant un caractère évaporatoire plus ou moins marqué en fonction des conditions environnementales. Cette expérience invalide, en régions tempérées, l'hypothèse retenue dans les modèles isotopiques de circulation générale atmosphérique. En effet, seule la moitié de la quantité de vapeur d'eau émise par la plante au cours de la journée présente une signature identique à celle de l'eau des précipitations prélevées dans les couches profondes du sol.